Dans les coulisses d’un parcours de golf : l’art, la nature et l’histoire réunis

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À l’aube, un voile de brume caresse les fairways, les bunkers se dessinent comme des cicatrices dorées, et un drapeau flotte paresseusement au vent sur un green immaculé.


Le parcours de golf est bien plus qu’un terrain de sport. C’est une œuvre d’art vivante, façonnée par la nature et l’homme, où chaque relief, chaque obstacle raconte une histoire.

Un parcours, combien de trous ?

La majorité des parcours comptent 18 trous, un standard fixé au XIXe siècle à Saint Andrews, en Écosse.
Certains clubs proposent toutefois des parcours de 9 trous, plus courts et souvent destinés aux débutants ou aux parties rapides.

Chaque trou possède un objectif simple en apparence : faire entrer la balle dans le trou en un nombre limité de coups, appelé le par.

  • Par 3 : courts, demandent précision et maîtrise du petit jeu.

  • Par 4 : intermédiaires, souvent un drive suivi d’un coup d’approche.

  • Par 5 : longs, offrant parfois une chance d’atteindre le green en deux coups pour les frappeurs puissants.

L’anatomie d’un trou de golf

Derrière cette apparente simplicité se cache un ensemble d’éléments clés :

  • Tee de départ : petite zone plate où l’on place la balle pour le premier coup.

  • Fairway : bande d’herbe rase qui mène au green. Plus on y reste, plus le coup suivant est facile.

  • Rough : herbe plus haute et dense qui punit les coups imprécis.

  • Bunker : fosse de sable, placée stratégiquement par l’architecte pour compliquer la tâche.

  • Pièce d’eau : étang, rivière ou lac qui oblige à réfléchir à sa stratégie.

  • Green : zone d’herbe extrêmement courte et roulante autour du trou. C’est là que se joue le putting.

  • Obstacles naturels : arbres, murets, rochers, reliefs.

Les architectes jouent avec ces éléments comme un peintre avec sa palette. Un bunker placé au bon endroit peut faire réfléchir même le joueur le plus expérimenté.

Deux grandes familles : links et inlands

Historiquement, on distingue deux types principaux de parcours :

  1. Les links – Nés sur les côtes écossaises, entre terre et mer. Sol sablonneux, peu d’arbres, vents forts, greens fermes et rapides.

    • Exemples : Old Course de Saint Andrews (Écosse), Royal Birkdale (Angleterre).

  2. Les inlands – Situés à l’intérieur des terres, souvent boisés, plus abrités du vent. Relief plus varié, sols souvent plus doux.

    • Exemples : Augusta National (États-Unis), Le Golf National (France).

Aujourd’hui, certains parcours combinent les caractéristiques des deux, offrant des expériences uniques.

Des architectes visionnaires

Créer un parcours, c’est marier sport et paysage. Certains architectes sont devenus des légendes :

  • Old Tom Morris – pionnier écossais, maître des links, a façonné Saint Andrews.

  • Alister MacKenzie – créateur d’Augusta National et de Cypress Point, réputé pour ses bunkers artistiques.

  • Donald Ross – maître des tracés naturels, connu pour Pinehurst No. 2.

  • Pete Dye – célèbre pour ses parcours spectaculaires et piégeux, comme le TPC Sawgrass et son green en “île”.

Les joyaux du monde

Parmi les plus beaux parcours jamais conçus :

  • Old Course de Saint Andrews (Écosse) – Tradition et histoire.

  • Augusta National (USA) – Théâtre du Masters, jardin botanique autant que terrain de golf.

  • Pebble Beach (USA) – Vues spectaculaires sur l’océan Pacifique.

  • Royal County Down (Irlande du Nord) – Links sauvage entre montagnes et mer.

  • Cape Kidnappers (Nouvelle-Zélande) – Fairways suspendus au-dessus de falaises vertigineuses.

L’évolution au fil des époques

  • XVIIe – XIXe siècles : les parcours suivent le relief naturel, très peu d’aménagements.

  • Fin XIXe – début XXe siècle : premiers architectes dédiés, création de bunkers et de greens modelés.

  • Années 1960-1980 : arrivée des engins de terrassement modernes, tracés plus spectaculaires, introduction massive d’obstacles artificiels.

  • Aujourd’hui : retour à des designs “durables”, intégrant biodiversité et respect de l’environnement. Les parcours tendent à utiliser moins d’eau, à préserver les zones naturelles, tout en offrant des défis adaptés aux pros comme aux amateurs.

Le parcours, un terrain mais aussi une expérience

Jouer au golf, ce n’est pas seulement enchaîner des coups. C’est se confronter à la vision d’un architecte, aux caprices du vent, à la beauté d’un paysage. Chaque parcours raconte une histoire, mélange d’art, de stratégie et d’émotions.

Et si vous n’avez jamais foulé les fairways d’Augusta, Saint Andrews ou Pebble Beach, souvenez-vous qu’un simple 9 trous local peut, lui aussi, offrir ces instants magiques où tout se fige… juste avant que la balle ne roule vers le trou.

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Rédacteur : Mathieu HOUSSIN

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